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Le ballon du futur,

ou l’art du contrepied

Projets

3 avril 2024

Projets

3 avril 2024

En 1983, Adidas ferme la dernière usine française de fabrication de ballons. Avec, c’est tout un savoir-faire à la fois textile et sportif qui quitte le continent.

Alors que la France compte aujourd’hui plus de 2 millions de licenciés de football, les quelque 60 millions de ballons fabriqués chaque année sortent principalement d’usines situées au Pakistan ou en Inde.

Cette délocalisation et l’utilisation de matériaux bas de gamme ont permis une diminution drastique de son prix de vente (autour de 5€ pour les premiers prix); le ballon est devenu ainsi un objet très accessible, mais aussi jetable et surtout polluant.

Comment se réapproprier cet objet iconique et populaire ?
Comment répondre aux défis environnementaux posés par sa production industrielle ?

Pour relever ces challenges, Lionel Bordeaux et Diane Barbier ont imaginé un ballon éco-conçu made in France et sans plastique : le seul* ballon dont tous les composants sont fabriqués et assemblés en France.

Pour concevoir le produit dans l’Hexagone de façon durable, ils se sont entourés d’un réseau de partenaires innovants et parfois inattendus : Vista, Nobrak, Superface, Caddie, Terre de lin, Guatecs et… Décathlon.

Les défis sont multiples : s’adapter aux savoir-faire disponibles et aux coûts de la main d’œuvre française nécessite de repenser beaucoup de choses et d’innover, de sourcer des matériaux et des process nouveaux. Ce qui demande du temps, de l’argent… et de la conviction.

L’objectif de se passer du plastique, omniprésent dans la composition des ballons classiques, conduit à considérer des matières à la fois anciennes et novatrices. 

Si pour le moment il est difficile de prévoir un vrai projet de production industrielle, les débuts sont prometteurs : un premier prototype a vu le jour cet été et Fashion Week (site international reconnu d’information sur le textile) a consacré un article très complet au “ballon du futur” imaginé par Lionel Bordeaux et Diane Barbier.

Mais qu’est-ce qui rend les choses si compliquées ?

Derrière son allure d’objet simple du quotidien, le ballon est en réalité un produit complexe, composé de 5 à 6 couches différentes qui se superposent. Toute la difficulté de mettre en place une filière productive alternative, réside dans la coordination des différents partenaires et dans la prise en compte de leurs caractéristiques (et contraintes) respectives.

L’équipe a déjà réussi à fabriquer la poche qui contient l’air, appelée “vessie”. Ce composant a passé tous les tests de résistance de Décathlon (équivalents à 3000 shoots sur une plaque de béton).

Les premiers résultats sont donc positifs et encourageants, mais le projet a encore besoin de grandir et continue de se développer…

Pour suivre l’aventure, consultez les actualités de l’Atelier Diane Barbier, dans ce Carnet et sur les réseaux sociaux !

Retrouvez l’article paru dans Fashion Week

*À l’heure actuelle, seul le caoutchouc naturel pour la vessie vient d’Amérique latine. Il sera bientôt remplacé par du latex de Guayule provenant de plantations situées dans le sud de la France.

 

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